Pédaler, c’est retrouver l’essence même du voyage. Pédaler, en un mot, c’est d’ailleurs voyager, quand l’avion au mieux ne permet que de vous déplacer. Enfin, pédaler, c’est prendre son destin en main plutôt que de le subir.
jeudi, février 05, 2015
Le regard ne s'empare pas des images, ce sont elles qui s'emparent du regard. Elles inondent la conscience"
Pourquoi le sentiment s'est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul - le voyage sans idée de retour - ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché, qui s'apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l'excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d'attache, à la clôture de la maison familière ?.
Les voyages ont longtemps constitué une aventure solitaire, malcommode et délicieuse. Avec le progrès foudroyant des transports, ils sont devenus une corvée collective et confortable. Ils tendent à se rapprocher de la définition de Céline : Un petit vertige pour couillons. Au point que le meilleur du voyage est désormais, d'un côté, dans le projet et, de l'autre, dans le souvenir. Entre les deux, une routine de masse. Et une nouvelle servitude volontaire. Peut-être faudra-t-il finir, selon le voeu de Baudelaire, par nous contenter du projet, sans plus chercher jamais à le réaliser ? Depuis toujours, le projet est aussi beau - et parfois plus beau encore - que la réalité. C'est vrai pour l'amour, c'est souvent vrai, hélas ! pour la littérature. Et c'est vrai pour les voyages.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire