jeudi, septembre 10, 2015

Terrible choc de retours a mon pays natal. Blues, voire une petite déprime.


Le retour, c’est Lost in translation
Quand on a vécu un voyage de dix ans et bien plus encore, revenir à notre vie d’avant, à une vie que certains disent « normale », c’est prendre une grande claque, un coup de massue sans s’y attendre ! Passée l’étape un peu grisante des retrouvailles avec les proches, bienvenue dans Lost in translation dans son pays natal.

Le choc est grand et chaque jour on se demande pourquoi on est rentré et quand est-ce qu’on repart ? Voici en vrac quelques situations auxquelles on doit malheureusement faire face : Rentrer en France se sentir agressée par la consommation de masse.
Rentrer dans un magasin, se sentir agressée par le bruit, les lumières, la foule et ressortir au bout d’une minute en larmes, dégoutée par le « trop ».
Poser une question d’orientation à ses compatriotes dans la rue et donner raison aux étrangers quand ils disent que la France fait partie des pays les moins accueillants au monde.
Se prendre de plein fouet le négativisme et l’anxiété des français, ne pas comprendre et avoir l’impression de sortir tout droit du monde magique de Oui-Oui.
Ecouter des propos racistes dans sa famille, qui se parle très peu, devant la télévision qui croient plus que vous.
Ne plus retrouver ses amies, ou les retrouvés avec un enfant qui est le centre de la terre.
Avoir l’impression d’être un extra-terrestre qui parlerait philosophie de la vie.
Avoir un recul sur la vie et se rendre compte que cela dérange.
S’entendre dire à maintes reprises qu’on a de la chance d’avoir fait un si beau voyage et répondre à chaque fois que parler d’audace serait peut-être plus approprié.
Comprendre dans le regard et l’attitude des autres que l’on a changé et que nos attentes de la vie ne sont plus les mêmes.
Avoir des attentes simples de la vie et avoir l’impression qu’elles sont assimilées à un manque d’ambition plutôt qu’à une simple recherche de bonheur.

Prendre conscience (encore plus que pendant son voyage) que les plus pauvres sont finalement les plus riches.
Répondre des dizaines de fois aux 3 questions « qui tuent » et se demander si l’aventure que l’on a vécue ne mérite pas plus que ces 3 questions : « alors c’était comment ? » « Quel pays as-tu préféré ? » « Et il ne t’est rien arrivé ? ».
Rentrer chez soi après une soirée et avoir l’impression d’en être passée à côté.
Se rendre compte que l’on vit dans une société individualiste, égo-centrée et se sentir bien isolée.
Parler à des répondeurs, des ordinateurs et avoir l’impression que la vie virtuelle prend le dessus sur la vie réelle.
Se rendre compte qu’être là ou ailleurs, c’est pareil voire c’est plus sympa d’être ailleurs parce qu’au moins là-bas des inconnus ont la curiosité de s’intéresser aux autres pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils peuvent apporter. Les échanges sont riches, moins nombrilistes.
Se lever chaque matin et avoir envie d'enfourché le vélo pour partir n’importe où mais ailleurs, là tout de suite maintenant et surtout ne pas revenir.
Se coucher et se dire que demain ressemblera malheureusement à aujourd’hui et que l’imprévu fait malheureusement place à la routine, à l’organisation, à cette vie rangée et normale que j’affectionne si peu mais à laquelle il faut s’adapter C’est rentrer et se rendre compte que rien n’a changé, que tout est comme avant, à la même place, avec les mêmes angoisses et les mêmes problèmes.
S’entendre dire qu’on a passé 10 ans en vacances et se dire que personne ne peut comprendre ce qu’on a vécu Se sentir étranger chez soi.
Se prendre de plein fouet le stress de la vie quotidienne des autres et ne pas comprendre pourquoi tout ce stress Prendre des risques dans l’orientation de sa nouvelle vie et être jugée.
Se sentir plus seul(e) en France qu’en dix ans d’aventure a deux sur les routes du monde et se dire que les rencontres sont plus évidentes sur la route que chez soi. … Revenir à la réalité. Ça veut dire quoi?
Revenir à un train de vie “classique” imposé par je ne sais qui où on est sensé chercher un travail à subir, se plaindre comme tout le monde, acheter une maison, faire des enfants, acheter encore des choses pour combler un besoin matériel qui reflète un besoin émotionnel? Bon, ok je peins un tableau un peu noir, mais c’est un peu cette vision que l’on a quand on rentre de voyage. Et c’est souvent ce que les gens ont en tête :reprendre une vie “normale”, se stabiliser.

10 commentaires:

  1. Je crois que ça m'a pris 5 ans pour en arriver au même point... et la seule solution que je trouve serait de monter une communauté quelque part. Il y a des gens qui sont vraiment inspirants (https://verslautonomie.wordpress.com/) et, tout en restant "sédentaire", on peut construire des choses, vivre une belle aventure humaine, avec des gens dont on partage les valeurs. Ce qu'il y avait peut-être de "facile", dans votre loooong voyage, c'est que justement, à aucun moment vous n'avez pu être atteints par la routine dans aucun pays. Pour avoir vécu des durées plus ou moins longues (de 3 mois au Bangladesh à deux ans au Laos) à divers endroits, j'ai l'impression que c'est un truc qui nous rattrape tout le temps où qu'on reste. C'est à ce moment-là qu'on se rend compte des travers des gens qui nous entourent, où qu'ils soient et quelle que soit leur culture (il y a des cons partout!!...mais des gens formidables aussi, heureusement!). Moi, c'est les français à l'étranger qui ont fini par avoir raison de mon envie de voyager: j'ai préféré rentrer et vivre avec les amis que j'ai choisis, et les morceaux de ma famille que j'apprécie. Et par ceux-là, il est possible de faire de belles rencontres, et par d'autres moyens encore - vélorution, couchsurfing, blablacar...

    Mais on est plein à avoir une overdose de la surconsommation, du racisme et des méfaits de la bêtise humaine.

    Bon courage, et je vous tiens au courant dès que j'arrive à monter cette communauté :)

    Grosses bises à tous les deux!!

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    1. Oui, oui et oui. Merci, la route est longue ...Madame PDLV ALinette chaussette, allumette, serviette... super chouette.A bientoterette.

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  2. revenir à une vie normale, n'est ce pas simplement devenir ce que sont la plus part des gents qu'on croise pendant qu'on voyage?
    Tous ceux qui nous hébergent durant notre parenthèse de nomade on eux aussi un travail, une maison ........
    tu vas pouvoir accueillir à ton tour tous les voyageur de passage et les aider à réaliser leur rêve ......
    et pour ce qui concerne la course effréné à la surconsommation elle n'est malheureusement pas le privilège du monde occidental et jusque dans les montagne du Tadjikistan par exemple il est rare de rencontrer un berger qui ne soit pas avec un smartphone sur son âne.
    Bref le monde avance et rien ne pourra l'arrêter .
    Fred et Brigitte sur les routes de Chine

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    1. et si quelque chose va arrêter l'avancée du monde de la consommation et des technologies ; c'est la fin des ressources naturelles CQFD

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  3. C'est peu ou prou ce que je pense du retour... Et c'est pour ça que rentrer ne fait pas partie de mes projets. A moins d'un accident, je crois bien que la France c'est fini pour moi. Et ça me désole aussi quelque part. Courage !

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  4. Nous sommes nés pour explorer, rechercher l’inconnu, découvrir ce que l’on ne connaît pas encore.

    Gardé un peu d’instabilités ou de folies c’est de ne pas rentrés dans cette normalité, nous avons Petrus & Wasabi prêt pour de belle échappé nous serons toujours des Mad du Velo !!
    Nous pensons vivement de repartir, nous vivrons toujours dans la folie de nos rêves.
    C’est une belle vie que celle qui aura su se débarrasser des préjugés et partir à la découverte du monde. Lorsque nous retournerons sur notre passé pour voir ce que nous avons fait de notre vie, nous serons fiers de quelques événements ; parmi ceux-ci, il y aura tous les voyages que nous aurons accomplis. Le chez soi vaut bien toutes ces destinations exotiques déformées par notre imagination. C’est pourquoi le désir de partir n’est que fuite et illusion sans la sagesse de revenir. ( Little tip pour la Chine :Pour passer des bonnes nuit en Chine trouve les cimetieres , qui son loin des population et propre.)
    Avec la colonisation, les sociétés nomades sont destructurées, marginalisées ou éliminées (Amérindiens, Bushmen); au XXe siècle, la sédentarisation forcée des nomades connait de fortes résistances, les Inuits sédentarisés à partir de 1950 obtiennent leur indépendance, les Chinois échouent dans leur politique de sédentarisation des pasteurs tibétains de 1959 à 1970.

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  5. Anonyme10:23 AM

    Entièrement d'accord avec toi et des gens peuvent te comprendre, c'est a toi de les trouver. Le retour est difficile pour tout le monde parce qu'il n'est pas un retour mais une évolution... bienvenue dans ton monde !

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  6. Anonyme10:23 AM

    Entièrement d'accord avec toi et des gens peuvent te comprendre, c'est a toi de les trouver. Le retour est difficile pour tout le monde parce qu'il n'est pas un retour mais une évolution... bienvenue dans ton monde !

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  7. Anonyme10:26 AM

    Ce n'est pas un retour mais une évolution... maintenant tu sais que TOI tu as le choix. Bienvenue dans TON monde !

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  8. 1000 % d'accord avec toi / vous. quand vous passez par Lyon, soyez les bienvenus, Vivienne

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