La France comme la Maison Blanche.
Rappelons pour mémoire que nous sommes à l’origine des difficultés que l’humanité tout entière rencontre aujourd’hui avec l’Iran, puisque c’est la France qui avait vendu au chah d’Iran non seulement des réacteurs nucléaires civils mais également une participation au sein d’Eurodif pour disposer d’uranium enrichi. Les années 1980, qui ont eu des conséquences particulièrement sanglantes en France, ont illustré, grandeur nature, l’irresponsabilité de ce choix, laquelle se traduit aujourd’hui dans le chantage nucléaire qu’exerce l’Iran sur le monde dans son ensemble. Il est du reste assez surprenant que, lorsque la France prétend jouer un rôle dans une négociation avec l’Iran sur le contrôle du nucléaire, son attitude passée ne lui soit pas opposée par tous ceux qui subissent les conséquences de ce choix initial.
Mais l’Iran ne nous a pas suffi puisque nous avons récidivé avec l’Irak ; les deux poignées de main de Jacques Chirac à Saddam Hussein en 1976, la construction d’Osirak et la sulfureuse association d’amitié franco-irakienne sont encore dans toutes les mémoires. Et, par décence, nous passons sous silence les pots-de-vin et la mise en cause de personnalités françaises dans les grenouillages politico-économiques du régime irakien. Mais quel serait l’état du monde si Saddam Hussein avait pu disposer d’Osirak et, en sens contraire, quel aurait été le poids de l’Irak si ce pays n’avait pas disposé, grâce à la France, de technologie nucléaire, domaine dans lequel il faut arrêter de penser que le passage du nucléaire civil au nucléaire militaire se heurte à des obstacles infranchissables. L’histoire nous a d’ailleurs montré qu’ils ont été par deux fois franchis et peut-être davantage.
Dans ces conditions, est-il vraiment raisonnable de récidiver et de vendre à un pays aussi peu sûr que la Libye un réacteur nucléaire, même civil. Est-il vraiment démocratique qu’une décision d’une telle importance, pour notre pays et pour le monde soit prise par le président de la République seul, sans même que le Parlement puisse délibérer sur un sujet aussi majeur !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire