Le fleuve est à l'origine appelé Mae Nam Khong par l'ethnie Taï, répartie dans tout le bassin ; pour raccourcir, ils disent Mae Khong, signifiant « Mère de tous les fleuves » ou « Fleuve Kong ». Ce nom fut adopté par les Chinois, qui modifièrent un peu la prononciation, ce qui donne Méigông Hé (湄公河) ; le nom est redondant, signifiant « Fleuve Kong fleuve », redondance qui existe dans presque toutes les langues aujourd'hui.
Pour la plus grande partie de sa longueur en Chine il est appelé le fleuve Lancang (chinois simplifié : 澜沧江, chinois traditionnel : 瀾滄江, pinyin : Láncâng Jiâng), signifiant « fleuve turbulent » (tout le fleuve, y compris la partie en Asie du Sud-Est, est appelé Meigong (chinois simplifié : 湄公河, pinyin : Méigōng Hé)), et au Tibet རྫ་ཆུ་ rDza-chu ( pinyin Zá Qū). En birman il est appelé Mae Khaung, en thaï Mae Nam Khong (แม่น้ำโขง), en lao Mènam Khong, en khmer Mékôngk ou Tonle Thom (« grand fleuve »), et en vietnamien Cửu Long Giang (pour la section coulant dans le pays), ou Mê Kông (en entier).
En thaï « kong » (โขง) est une espèce de crocodile ; certains pensent que ce mot a évolué à partir de « kod » (คค) ou « kong » (โค้ง), étant tous les deux des adjectifs pour décrire les méandres et courbes d'un fleuve ou d'une route
Le Mékong est un fleuve d'Asie du Sud-Est, le quatrième fleuve de l’Asie par le débit - après le Yangzi Jiang, le Gange-Bramahpoutre et l' Ienissei - et le dixième du monde, son débit étant de 475 km3 d'eau par an. Les chiffres concernant sa longueur varient de 4 350 à 4 909 km, la mettant en 10e place, et son bassin versant draine 810 000 km²[1].
Né dans le Tibet oriental (sur les hauteurs de l'Himalaya), le Mékong arrose successivement la Chine (la province du Yunnan), le Myanmar, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt Nam.
Environ 70 millions d'habitants vivent directement dans son bassin versant, situé sur des pays totalisant 242 millions d'habitants. Il est notamment utilisé pour l'irrigation, comme réceptacle de systèmes de drainage et d'eaux usées, pour la pêche et la pisciculture, la production hydroélectrique (grâce aux barrages comme celui au Yunnan), le transport et la fourniture d'eau pour l'industrie et les particuliers. Il est également connu pour ses habitations et marchés flottants.
Une commission internationale(Mekong River Commission) est consacrée à une gestion transrégionale des conflits et problèmes liés au fleuve, dans une perspective affichée de développement durable signé par la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Viêt Nam.
Problèmes environnementaux
Les deux sujets les plus controversés sont ceux de la construction de barrages et la destruction de sauts.
Plusieurs barrages ont déjà été construits sur des affluents du fleuves, notamment celui de Pak Mun en Thaïlande. C'est une stratégie critiquée au niveau du coût ainsi qu'en raison des dommages infligés à l'environnement et aux villageois.
La Chine a un grand projet de construction de barrages sur le fleuve ; un a déjà été construit à Manwan, et un second est en cours de construction à Dachaoshan. Douze autres sont à l'étude.
Le Cambodge, pays dévasté par la guerre, est complètement dépendant du fleuve pour nourrir ses habitants et mener son économie. Les inondations annuelles fournissent de l'eau, si précieuse dans un pays sec, et remplissent le lac Tonle Sap. Toutes les villes principales du pays sont sujettes aux inondations. La Commission pour le Mékong a accusé la Chine de ne pas se soucier de ses voisins en aval avec ses projets de barrages sur le fleuve. Depuis la construction du premier barrage chinois, beaucoup d'espèces sont en danger d'extinction, dont le dauphin et le lamantin du Mékong, le niveau du fleuve a baissé, les poissons pêchés sont plus petits et moins nombreux, le port de Chiang Rai fonctionne à un quart de son activité normale, et la navigation entre Chiang Rai et Luang Prabang dure deux jours en raison du niveau d'eau insuffisant.
Les nouveaux barrages à l'étude auront un impact encore plus négatif sur le fleuve une fois la construction achevée. Tous les pays en aval souffriront d'une pollution accrue (due au développement et à la faible mise en application des lois concernant la pollution en Chine). Les pesticides et l'industrie lourde vont polluer les réserves de vivres et encourageront les efflorescences algales des organophosphates de l'agriculture, menant à des invasions d'Eichhornia. Ils vont aussi bloquer les migrations d'espèces de poissons.
D'autres problèmes surgissent : des courants trop forts à certains endroits pendant que la Chine détruit des rochers, des bancs de sable et des gorges et ralentit l'eau en la contenant entre des barrages pour inonder section après section. Les habitants de la région vont être déplacés. Le Cambodge est le pays le plus à risque, dépendant de courants et d'inondations bien précis ; on y craint des famines, comme celle qui aurait décimé la civilisation d'Angkor il y a 700 ans. Toutes les grandes villes du Laos sont sur le fleuve, ainsi que la plus grande et importante ville du Viêt Nam, Hô-Chi-Minh-Ville, qui sera affectée par les courants insuffisants et la pollution.
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